l'hypocrisie des gens m'accable. non sérieusement ? c'est drôle de mettre de grande chaussettes parce qu'on a froid et de les laisser légèrement dépasser de mes docs ? ahah, trop drôle, ahah, de grandes chaussettes. qu'ils ferment leur grande gueule surtout ouais. james n'aurait jamais dû m'inscrire ici, mes études doivent lui coûter un bras et pour que dalle. les cours sont bien certes, et j'ai choisi la bonne voie mais ces histoires de confrérie, de différences, de bizutage, franchement c'est vraiment idiot. tous idiot, même ce p'tit brun là-bas qui.... boum. boum. b o u m.
BOUBOUM.
non c'est
aïe, la gueule au sol comme d'habitude. de toute façon ma putain de maladresse me met toujours dans de beaux draps, comme le jour où je m'étais cassé les deux chevilles en tombant des escaliers à l'orphelinat. et comme d'habitude, ça fait rire les gens. sauf que je n'ai pas la tête a rire, je deviens folle. je deviens folle. j'ai des hallucinations. j'veux pas être folle....... je. « eh ça va ? » non.
non ça ne va pas les étoiles ne brillent plus dans le ciel je n'ai même plus de ciel j n'ai plus rien je suis seule, seule, seule. je suis seule depuis qu'il est parti, de toute façon tout le monde part et ils emportent avec eux les étoiles et moi je n'ai plus de ciel non. non ça ne va pas. « ça va, j'pense pas qu'elle aura besoin de deux personne pour être debout. casse-toi. » une main. oh.
oh.
merde.
lui.
non, c'est foutu, je suis folle,
et debout.
« bon, boucles d'or, moi c'est... bah t'sais quoi, nan, j'ai pas envie que tu l'saches. tu vas tenir le stand, comme ça j'vais pouvoir me repayer un sandwich. suis-moi. »
oui toi c'est eden kalisterg, tox comme je disais avant. oui tox. non. t'es qui ?
et « j'en veux pas de ton stand de sandwich. » je veux ta voix, je veux tes bras. tox putain tox dis-moi que c'est toi. putain. dis-moi que je panique pas, putain, calme-toi mia. « toi c'est eden kalisterg. » et si ce n'était pas le cas ? « toi c'est... » arrête de trembler. « tox. »

   

il ne se souvient de rien. rien du tout. il ne se souvient pas de moi. putain. je suis folle, c'est une hallucination, ou encore un de ces putains de cauchemars. réveille-toi, réveille-toi. combien de temps l'ai-je attendu ce putain de moment ? cinq ans bordel.
cinq
putains
d'années
et il ne se souvient de rien. peut-être qu'il s'en fout, en fait. peut-être qu'il s'en fout de moi, de l'orphelinat, des plats trop froid du soir. peut-être qu'il s'en fout de nous, de moi, de lui. bordel. souviens-toi PUTAIN. « ose encore m'appeler une seule fois "eden" et je t'explose. appareil génital féminin ou pas. » bordel c'est lui.  j'en peux plus, mes muscles vont lâcher, mon putain de coeur va arrêter de battre et je vais me retrouve une fois de plus la gueule contre le sol mais ce sera trop tard, et il n'y aura plus de main pour m'aider à me relever, et il n'y aura plus de ”ça va ?“ et il n'y aura plus d'étoiles, toujours pas de ciel, et il n'y aura plus de tox ni de mia, plus de cours de français, plus de chocolat, plus de « non. » non j'veux pas retomber, non tu ne m'exploseras pas. tu peux pas. « bon. arrête de trembler, j'dois te faire passer un sale quart d'heure. t'es prête? » non souviens-toi putain. souviens toi bordel. (et si je tremble c'est pas parce que j'ai peur. j'ai pas peur de toi. enfoiré putain j'te détete. ) « bref, t'es prête. alors ton premier déf.... roh putain. » souviens-ou bordel de merde « eden sterya-khôl aleksandar kolyo kalisterg-mylen. » tu vois je l'ai appris par cœur ton putain d'nom. merde. ( dans les dessins-animés les princes embrassent les princesses pour qu'elles se réveillent. )
bordel. il est grand ce con.
pointe des pieds
sa tête entre mes mains
mes lèvres sur les siennes
beurk.
c'est pas si dégoûtant que ça mais. merde.
j'ai embrassé celui que je considérais comme mon frère.
« t'as intérêt à te réveiller connard. » t'es con mia. t'es super con.

   

j'ai envie de pleurer, merde. c'est pas possible d'oublier treize ans de sa vie comme ça, c'est la possible de ne pas me reconnaître après m'avoir côtoyé pendant treize putains d'années. ouvres les yeux bordel, c'est moi putain. s'il te plaît. « faoiltiarna. faoiltiarna käsner... » ouais putain. « putain enfin. » et je souris comme une conne. ça doit faire une éternité que je n'ai pas souri comme ça, ça doit faire une éternité que je n'ai pas été si heureuse.
une éternité qui dure cinq putains d'années.
« ok, t'as réussi ton premier défi. maintenant suis-moi. t'as pas le choix. enchanté, moi c'est tox, on m'a dit qu'une faolitarna devait venir. c'est donc toi. cool. » j'ai envie de pleurer. je veux mourir à l'instant. enchanté moi c'est tox. mais c'est moi qui t'appelais comme ça. putain. merde. nan pleures pas idiote, pleures pas. (trop tard) « faoiltiarna eden, pas faolitarna. et on a toujours le choix, et je ne te suivrais pas tant que... calme toi. tu ne peux pas avoir oublié treize en comme ça putain arrêtes de faire semblant, c'est pas toi qui devrait faire semblant de ne se souvenir de rien, c'est moi. tu t'es barré et tu m'as laissée dans l'attente pendant cinq ans. putain eden bordel, tu ne peux pas me faire ça, ne m'abandonnes pas à nouveau. s'il te plaît. » c'est vrai quoi. t'étais tout et puis t'es parti comme si je n'étais rien, pas de nouvelles,
rien.
que dalle.
comme si je n'avais compté, comme si je n'avais jamais existé. alors c'est ça ? je n'ai jamais compté pour toi ? « je n'ai vraiment jamais compté pour toi ? t'es qu'un salaud eden. et on doit te le dire souvent et je devrais te détester mais tu me manques et j'aimerais ne pas avoir attendu trois ans à l'orphelinat pour rien, tu comprends ? » moi je t'attendais, j'en suis devenue folle. et tous ces cauchemars, et toutes ces larmes, c'était à cause de toi putain. « en plus sur le dossier, on a mis mia comme prénom, y'a pas de faoiltiarna, y'en a plus. sauf pour ceux qui étaient à l'orphelinat. personne ne connaît mon vrai prénom ici tu vois ? t'es le seul putain. alors... » alors prends-moi dans tes bras et ferme ta gueule ? de toute façon il ne le fera pas, pas ici, pas devant tout le monde. « arrêtes de déconner tox. » je t'aime.
je t'aime je t'aime je t'aime.

« tu me manques. »